
Pourquoi mon enfant ne se calme pas quand je lui dis de se calmer ?
Votre enfant vous fait des caprices? il hurle dans les magasins et se roule par terre pour obtenir ce qu’il veut? cela vous agace au plus haut point!
Vous avez beau lui dire de se calmer, rien n’y fait?
Et si je vous disais que les caprices chez les enfants ne sont que le fruit d’une projection d’adulte?
Et si sa réaction n’était que purement physiologique et qu’il soit tout simplement dans l’incapacité de se contrôler?
1 – Comprenons d’abord comment
fonctionne le cerveau d’un adulte :
Nos émotions naissent dans notre cerveau, qui est probablement la partie la plus complexe de l’univers. Chez l’homme, le cerveau est dit tri-unique et chacun de nos comportements, émotions, réflexions correspondent à l’une de ces 3 zones spécifiques du cerveau :
– Cerveau reptilien (ou archaïque): siège de l’instinct de survie, des réflexes innés, de la mémoire mécanique inconsciente, des comportements primitifs : une situation de stress induisant la fuite, le combat ou la sidération;
– Cerveau limbique (ou émotionnel) : commun à tous les mammifères, siège des émotions, de la mémoire, des odeurs, et ayant un rôle régulateur des instincts de survie (amygdale) ;
– Cerveau supérieur : 85% du volume total du cerveau, fonctions supérieures (conscience, langage, ….) avec particularité du lobe préfrontal (ce qui nous différencie des grands singes) : nous permet de réfléchir, de raisonner, d’être créatif, empathique….

Le cerveau tri-unique
Dans le cerveau limbique, se trouve l’amygdale (aussi appelé centre de la peur) qui est à l’origine de la sécrétion des hormones de stress (type cortisol, adrénaline, …). Lors d’une situation stressante, la stimulation de l’amygdale place alors l’individu en état de survie (cerveau archaïque).
Chez l’individu adulte, si le cortex préfrontal fonctionne bien, celui-ci vient réguler l’activité de l’amygdale. Cette rétroaction du cortex préfrontal sur l’amygdale permet de nous calmer et de prendre les bonnes décisions face à des situations de stress, sans tomber dans nos réflexes innés.
L’adulte sait donc se contrôler pour ne pas suivre ses impulsions, à savoir agresser physiquement ou verbalement, fuir immédiatement, ou être complètement figé, en situation de stress.
2 – Que nous apprennent les dernières recherches sur le cerveau de l’enfant ?
Chez l’enfant, il en est tout autrement!
A la naissance, le cerveau de l’enfant est immature. En particulier, le cortex préfrontal et les connexions avec le cerveau émotionnel ne sont pas matures.
Le développement du cerveau a lieu principalement au cours des 5 premières années de vie et sa maturation est achevée entre 25 et 30 ans.
L’amygdale (responsable des réactions de survie) est parfaitement mature à la naissance alors que le cortex préfrontal ne mature qu’à partir de 5-7 ans.
On comprend alors pourquoi l’enfant petit se contrôle difficilement : il tempête pour obtenir ce qu’il aime, il a des peurs incontrôlées, vit de véritables angoisses et de très grands chagrins, peut mordre ou taper lorsqu’il est en grand stress.
Ce ne sont ni des caprices ni un trouble pathologique du développement mais la conséquence de l’immaturité de son cortex préfrontal qui ne sait pas réguler l’activité de l’amygdale. Quand le jeune enfant se sent en danger ou que ses besoins fondamentaux (besoin d’affection, d’attention, besoin de jouer, etc…) ne sont pas satisfaits, ce sont les cerveaux émotionnel et archaïque qui dominent à cet âge là.
3 –Qu’est ce que je peux faire en tant que parent
face à une grosse émotion de mon enfant?
Les colères de l’enfant ne sont donc pas dirigées contre leurs parents ou les autres enfants (lorsqu’il tape, il mord, il hurle).
Ce moment de la vie de l’enfant ne durera pas si les adultes apaisent l’enfant au lieu de réprimander, punir, menacer et l’aident à mettre des mots sur ses émotions. En effet, l’expression des émotions permet de calmer l’amygdale. Notez bien ici qu’il ne s’agit pas de céder si c’est justifié mais bien d’apaiser son enfant.
Les recherches en neurosciences affectives et sociales chez l’enfant ont clairement démontré que le comportement des adultes a un effet sur le développement du cerveau de l’enfant.
Ainsi, être empathique, rassurer, sécuriser, consoler, soutenir sont des attitudes parentales qui permettent au cerveau de l’enfant de maturer et qui aident à l’enfant à faire face à ses émotions, ses impulsions, ses réactions de survie.
En tant que parents, enseignants, professionnels de l’enfance, nous avons donc tous un rôle essentiel à jouer pour le bon développement de nos enfants !
Mais d’accueillir les émotions de son enfant demande à l’adulte d’être au clair d’abord avec ses propres émotions! et ceci peut prendre du temps! Soyez bienveillant envers vous même.
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